La médiation : un dispositif conceptuel pour repenser les relations internationales Tome I ...

Recension rédigée par Jean-Louis Oliver


Cette thèse porte à la fois sur la théorie et sur la pratique de la médiation dans les relations internationales, un sujet d’une grande actualité. Elle propose une étude empirique et comparative, précise et documentée, évaluant l’efficacité des processus de médiation dans le domaine des guerres civiles et de la diplomatie scientifique, notamment dans les conflits de l’eau par la voie de l’hydrodiplomatie. Elle comporte ainsi sept études de cas particulièrement représentatifs :

D’abord, trois guerres civiles dans des pays méditerranéens :

- La Syrie, 2011 - 2021, médiation en cours,

- La Libye, 2011 - 2021, médiation également en cours,

- Le Liban, 1974 - 1991, médiation réussie.

Puis, quatre conflits concernant des bassins hydrographiques partagés, exemples d’hydrodiplomatie :

- Le Nil, 1997 - 2021, médiation en cours,

- Le Jourdain, 1953 - 2019, médiation toujours en cours,

- L’Indus, 1951 - 1960, médiation réussie,

- L’Orontes, 1999 - 2002, médiation réussie.

Avec une approche interdisciplinaire, la thèse aborde la définition de la médiation dans le champ international marqué par la diversification des processus et des pratiques diplomatiques. Pour une clarification et une amélioration des pratiques, des distinctions sont introduites entre différents types d’interventions diplomatiques.

Cette thèse évalue les liens entre les problématiques d’environnement, de paix et de sécurité. Elle soutient qu’au fur et à mesure de l’évolution des conflits, il est possible de prévoir de futurs espaces de coopération et de partenariat ; ces nouveaux espaces nécessiteront des méthodes innovantes en matière de coordination, une refonte des stratégies habituelles de résolution des conflits et une meilleure intégration entre les composantes politiques, scientifiques et institutionnelles.

Afin de repenser les modes actuels de coopération et de partenariat pour la paix, une réflexion critique sur les théories des relations internationales et de leurs épistémologies est proposée, dont les approches sont centrées sur l’interdisciplinarité et sur les perspectives féministes.  

Grâce au concours de nombreuses personnalités de premier plan et avec de multiples références historiques, cette démarche critique des relations internationales est judicieusement menée face aux nouveaux défis résultant de la complexité des développements technologiques et des changements environnementaux.

Dans sa forme d’édition, cet ouvrage ambitieux est très clairement présenté, avec une liste des sigles et acronymes utilisés, des tableaux et figures, une bibliographie, des mots-clés, …