Cet ouvrage fait suite à un séminaire tenu à l’Université de Namur en novembre 2011 et organisé autour de l’œuvre de Michael Singleton, responsable du Laboratoire d’Anthropologie prospective de l’Université Catholique de Louvain.
L’ouvrage traite des rapports interculturels qu’implique la coopération au développement, et, en particulier, il discute des moyens de concilier les valeurs et conceptions des acteurs occidentaux du développement avec les coutumes et aspirations des communautés des pays en développement, cibles des projets de développement. Le défi posé par la différence culturelle entre les acteurs du développement et les communautés cibles peut être abordé selon deux approches. L’une, relativiste, prône le respect de tout système de valeur et l’absence de jugement sur les différentes conceptions rencontrées. La seconde, universaliste, considère que certaines conceptions sont plus justes, et certains systèmes de valeur meilleurs que d’autres, en particulier ceux des acteurs (occidentaux) du développement, qui tombent inéluctablement dans un ethnocentrisme universaliste.
L’ouvrage s’organise en trois parties. Dans la première, Michael Singleton expose les thèses majeures développées durant sa carrière. Il attaque l’ethnocentrisme universaliste en réfutant la distinction Nature-Culture fondatrice de cette conception. L’analyse onto-épistémologique du développement et des rapports interculturels proposée par Singleton, l’amène à reconnaître l’irréductible unicité de chaque situation et à adopter une attitude de modestie et d’humilité face à ce qu’on ne peut connaître de l’univers de l’Autre, conduisant à une attitude de respect inconditionnel de qui est l’Autre.
Dans la deuxième partie, huit auteurs de formations et d’expériences distinctes analysent les positions de Singleton et discutent son relativisme culturel. Enfin, dans la dernière partie, Singleton précise et nuance sa position.
Cet ouvrage de réflexion sociologique et philosophique ne manquera pas d’intéresser les nombreux membres de l’Académie des sciences d’outre-mer, qui ont œuvré dans de nombreux pays du Tiers monde et ont été confrontés, à ces occasions, à ce problème d’inter culturalité. Il propose une base critique pour nourrir la réflexion sur quelques enjeux essentiels de la coopération au développement.
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