Auteur | by Markus P. M. Vink |
Editeur | Brill |
Date | 2016 |
Pages | 752 |
Sujets | Nederlandsche Oost-Indische Compagnie 17e siècle Madurai (Inde) Commerce extérieur Pays-Bas 17e siècle Pays-Bas Commerce extérieur Madurai (Inde) 17e siècle Madurai (Inde) Relations Pays-Bas 17e siècle Pays-Bas Relations Madurai (Inde) 17e siècle |
Cote | 60.905 |
Soulignant la complexité de chacun des ensembles de protagonistes, Markus Vink examine ici, dans une optique neuve, les dynamiques de l’histoire des politiques économiques, sociologiques, culturelles et les interactions établies d’une part, entre habitants et responsables de l’Etat Nayaka et, d’autre part, la Compagnie hollandaise des Indes orientales, au cours du XVIIe siècle. L’auteur s’appuie sur de nouveaux documents conservés à la Bibliothèque James Ford à Minneapolis, rédigés par des hommes compétents ayant longtemps travaillé pour cette compagnie et dont l’un a été gouverneur du Coromandel. C’est en grande partie grâce au gouverneur Mossel que l’on dispose de ces documents du
XVIIe siècle, car il décida de faire transcrire les textes existants relatifs au commerce hollandais en Inde. L’auteur a pu également avoir accès aux documents officiels des Nayaka de Maduraï en matière de politique, d’administration, de défense militaire et de justice.
Ici, l’auteur revisite les idéologies tant européennes qu’hindoues qui sous-tendent les mouvements d’implantation européenne dans ce secteur du sud de l’Inde et les regards que se portaient mutuellement ces deux groupes d’origines différentes. Les documents soulignent les difficultés soulevées par la multiplicité des langues du sud de l’Inde.
Ils permettent d’expliciter les contacts établis entre l’Etat Nayaka de Maduraï, alors en pleine extension, et la Compagnie hollandaise. Cette dernière avait la volonté de s’opposer aux Espagnols installés outre-mer, de développer un outil politico-économique s’appuyant sur la construction de forts jalonnant leurs itinéraires et l’installation de gouverneurs. La fondation de la factorerie hollandaise à Kayal patnam dans le sud-est de l’Inde en 1645 a permis des contacts durables entre les représentants des Etats Nayaka de Maduraï
(1520-1736) et les différents états de l’Empire Vijaya Nagara avec la Compagnie hollandaise des Indes orientales (1602-1799). Le principal état Nayaka était alors celui de Maduraï, très étendu et peuplé, bien plus que la Hollande de l’époque.
On suit ainsi les péripéties des prises de contact des Hollandais à Maduraï, le développement de leur implantation sur la côte de Coromandel et la demande de nouvelles marchandises aux régions du sud de l’Inde. Ceci a entraîné le développement de la culture de produits comme le coton, le sucre, l’indigo à une échelle dépassant les seuls besoins locaux, celui des métaux, particulièrement avec les pays orientaux, dont le Japon ; puis, en contrepartie, les rivalités entre les protagonistes asiatiques et européens.
Les deuxième et troisième chapitres explicitent en détail la production et la commercialisation du coton, notamment en direction de l’Asie et de l’Europe. Les nouvelles demandes extérieures entraînèrent des paiements en monnaie, redistribuant les masses métalliques entre l’Asie et l’Europe. Les épices, les colorants continuèrent de jouer un grand rôle, mais apparurent en deuxième plan. Chaque région de l’Asie se spécialisa dans une production précise. Une compétition entre les différentes compagnies européennes impliquées dans les relations avec l’Inde et l’Asie, et y ayant des comptoirs, se fit jour. A la fin du
XVIIe siècle, l’extension Moghol, la conquête des sultanats du Deccan, plaça Maduraï dans une position plus faible. Le développement du commerce eurasiatique, autour des métaux du Japon, des épices de Ceylan, de l’Indonésie fut supplanté par le commerce des textiles, du thé, du café, déclenchant l’ouverture de nouveaux marchés.
Ce travail souligne les modes de développement d’activités capitalistes, leur souplesse et leur souci de rester attentifs au déroulement de la vie politique locale et internationale. Dès les années 1880, les conditions des relations entre les Hollandais et les dirigeants du Maduraï changèrent, en même temps que les produits commerciaux et les Hollandais ne purent éviter des heurts avec les nouvelles autorités de l’Inde, se retrouvant peu à peu isolés dans le sud du pays.
Cet ouvrage se poursuit par des annexes très précieuses, spécifiant les poids, les monnaies et leurs équivalents, les unités de mesures en usage à l’époque dans le sud de l’Inde. Y apparait la liste des responsables de Nayaka, des gouverneurs hollandais de Ceylan et des responsables hollandais de la côte de Coromandel, la durée des règnes, puis celle des mandats des gouverneurs de la côte de Coromandel et des responsables de la côte de Maduraï avec les dates de début et de fin de leurs responsabilités. Un glossaire traduit et explicite les termes locaux présents dans le texte du livre. Un index passe en revue les noms propres puis les termes appliqués aux principaux thèmes développés dans l’étude. La bibliographie est abondante, comme dans tous les ouvrages de cette collection, recensant en priorité ceux en langue anglaise et hollandaise, rarement ceux en français.
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