Le ventre des femmes : capitalisme, racialisation, féminisme

Recension rédigée par Josette Rivallain



                      L’auteur, à travers de nombreux témoignages, des interventions politiques, des articles de presse, dénonce des outrages faits aux femmes qui se sont déroulés tout spécialement dans les années 1960-1970 à la Réunion.

            Alors, l’État français, pour limiter la population dans les anciennes colonies, fit pratiquer des avortements et des stérilisations et favorisa l’émigration vers la capitale. Françoise Vergès, se plaçant dans une optique féministe et anticolonialiste, s’interroge sur l’intérêt de mutiler les femmes et tente de mesurer les conséquences de la reconfiguration de la population.

            Elle souligne la faible implication du mouvement MLF dans cette réalité de contrôle des naissances, plus ou moins sous couvert médical, qui prend corps dans un passé colonial et raciste ; elle cherche également à expliquer pourquoi on continue à ignorer les raisons du système esclavagiste, colonialiste et capitaliste qui amènent à mutiler les femmes.

            Cette approche mériterait d’être élargie à d’autres territoires en faisant appel à des analyses plus diversifiées, les causes de ce genre d’abus étant toujours complexes.