La France et la mer : les enjeux de la puissance économique

Recension rédigée par Josette Rivallain


Ici, dans une optique résolument économiste, Hubert Bonin souligne les enjeux de la puissance maritime de la France à travers le temps. Ce livre compte 13 chapitres qui permettent à l’auteur d’expliciter les enjeux généraux de la France dans une approche de l’outre-mer hors champ du monde colonial, citant les acteurs impliqués en prenant des exemples précis afin de mieux faire comprendre l’évolution de chaque secteur, précisant à quoi correspond cette puissance économique au XXIe siècle.

Dotée d’une belle superficie de côtes, la France en a tiré partie pour étendre son emprise bien au-delà des mers au fil des siècles, avec des expéditions marchandes, négrières, outre atlantique, ouvrant des comptoirs, puis coloniales. Ces expéditions ont ancré un fond de richesse dans plusieurs ports.

Au lendemain des colonies, une partie de ces activités se modifia, l’arrière-pays prenant son indépendance. Depuis peu, d’autres données géopolitiques, de nouvelles technologies modifient profondément les réalités, dont la taille des navires marchands, le rayonnement des pavillons de complaisance, la concurrence de nouveaux chantiers navals créés dans d’autres régions du monde, les exigences de nouvelles installations portuaires, de nouvelles mesures fiscales, la révision des lignes de flux des biens de consommation et d’équipement. Tous n’ont pas baissé les bras face aux nouvelles réalités : les systèmes de production se sont reconvertis et les stratégies se sont redéfinies.

En ce début du XXIe siècle, la France continue d’assurer une puissance maritime militaire grâce à sa flotte et à ses bases réparties sur les mers, participant au maintien de l’ordre maritime. Elle dispose du second empire maritime grâce à l’étendue de ses côtes, et, grâce à ses implantions sur les différents océans. Elle est la deuxième « zone économique » exclusive. Ainsi, elle résiste face au choc des révolutions industrielles et de la globalisation, navigue entre les différents défis, tels ceux de la pêche.

Ce petit livre passe en revue les enjeux de la puissance maritime, sans pour autant faire la part belle au domaine militaire, aux impératifs de la préservation de l’exploitation des mers. Le secteur maritime emploie quelques centaines de milliers de personnes, incorpore de nouvelles technologies, permettant d’y arrimer des pôles de recherches et de développement.

L’auteur passe en revue chacun des principaux secteurs des activités maritimes : la pêche et de nouvelles stratégies de développement, les constructions navales pour le transport en nombre de militaires ou d’amateurs de croisière. Elle est impliquée dans les nouveaux modes de transmission : avec les câbles sous-marins, les armements et les formes de résistance, les ports et leur lutte pour la compétitivité.

Au lendemain des implantations de la puissance coloniale se sont tissés des liens privilégiés entre Marseille et le Maghreb, par exemple. La logistique maritime française s’aligne en grande part sur la stratégie du groupe Bolloré.

L’exploitation positive de niches, avec le tourisme, les assurances maritimes des compagnies, les courtages, les chantiers navals et les installations portuaires.

A la suite du confinement s’est produite une période de flottement, puis une phase de réorganisation de la chaîne des circuits face à une intense concurrence. Les principaux acteurs de la filière maritime tiennent bon : les armateurs doivent également se préoccuper de logistique et d’activités de transitaire et de gestionnaire des ports. Les systèmes de production se redéploient à l’échelle européenne face notamment à la Chine.

Auprès des Français, le redéploiement des musées maritimes établit un lien entre passé et présent, fait vivre l’importance du fait maritime dans le pays. C’est un monde en mouvement.