Cet ouvrage collectif est centré sur un espace : la mer, et sur une époque : la Révolution. Le sujet est pourtant vaste car on peut l’aborder de multiples façons : l’évolution de l’armement, la politique maritime, les émois de la population des ports, la question de la Corse, les rapports de la marine et de la science, le commerce maritime en temps de guerre, la situation sur l’Île de beauté et les vicissitudes des colonies insulaires.
Toutes les contributions sont passionnantes, et l’amoureux de la recherche en archives qui rédige ces lignes se prend à rêver devant les nombreuses notes de bas de page qui évoquent un voyage entre des fonds appartenant aux archives nationales, aux archives de la marine, aux archives d’outre-mer ou aux archives de tel port ou de tel département du littoral.
Mais ce qui nous a semblé le plus attachant dans ce livre, ce sont les destins individuels que l’on y croise, et qui échappent grâce à lui à un oubli immérité. Il y a ainsi le négociant banquier Alexis Antoine Régny, qui livre Toulon aux Anglais, partie par intérêt, partie par antipathie envers la Révolution.
Nous faisons connaissance avec l’habitation Maré, à Saint-Domingue, que l’abolition de l’esclavage va mettre en difficulté, mais que son rétablissement va tuer … Jean Pierre Etienne, le mousse devenu capitaine de vaisseau grâce à son intelligence, est une personnalité particulièrement intéressante, et les péripéties de sa vie de marin, pas plus que ses tribulations familiales ne nous laissent indifférent.
Enfin, Toussaint Bonvoisin, le mercier du Havre, amoureux de sa ville, fidèle à sa foi et à son roi, évoque irrésistiblement César Birotteau.
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