Auteur | Djama Said Ared |
Editeur | l’Harmattan |
Date | 2022 |
Pages | 245 |
Sujets | Femmes Dans la littérature Littérature africaine de langue française Thèmes, motifs |
Cote |
Cette thèse a déjà le mérite de mettre en lumière une partie de l’Afrique peu évoquée pour sa littérature francophone. Elle veut réhabiliter la femme, tant dans la présence de personnages marginalisés que dans les présentations qui en caricaturent ou réduisent l’image. Une bibliographie alphabétique renvoie à des références à mieux connaître. On regrette qu’elle n’ait pas été classée par thèmes, séparant les écrits littéraires et les ouvrages critiques.
L’auteur présente son étude en quatre parties et sept chapitres, dont les titres sont déjà représentatifs des sujets traités :
I – Les représentations de la femme dans les mythes et les légendes
II – L’espace comme motif de transgression dans la littérature djiboutienne
III – Marginalisation du personnage féminin dans la littérature
IV – Voix et visages de femmes : revendication d’une identité
L’ouvrage s’efforce donc de montrer les vicissitudes dégradantes qui touchent les divers personnages féminins de la littérature de la Corne d’Or : existence de souffrances morales, matérielles et physiques qui rendent exclue la femme, dans une misogynie qui détruit cruellement l’identité et atteint jusqu’à la chair, comme « une surface sur laquelle la société inscrit les différentes modalités de transaction », selon la formule de Rangira Gallimore. Les textes de plusieurs auteurs ramènent la réflexion à ce tragique constat : ceux de Waberi Abdourahaman, de Nuruddin Farah, et d’autres sont révélateurs de cette volonté d’une prise de conscience face à une terrible réalité, renouveau qui se traduit par l’essor d’une nouvelle littérature pour la défense de la femme.
On peut donc trouver un grand mérite à vouloir faire connaître le développement de ces écrits francophones, dans un espace qui n’est guère mis en valeur. Si le danger reste qu’on pourra dire : « tout cela n’est que littérature », l’auteur du livre, qui ne craint pas l’éclectisme, aura voulu que les images devenues traditionnelles et les mythes soient corrigés par ces parutions engagées et courageuses.