Peuples-monde de la longue durée : Chinois, Indiens, Iraniens, Grecs, Juifs, Arméniens

Cet ouvrage tente l’exercice de justifier le concept de peuples-monde forgé par Michel Bruneau en suivant à travers l’histoire le parcours de six peuples qui ont réussi à traverser le temps. L’ouvrage passe pour chacun en revue les mythes d’origine.

Un chapitre relève qu’à part pour les Chinois, la religion est un marqueur puissant. La langue est également un élément fort d’identification et la longévité linguistique et culturelle fait aussi l’objet d’un chapitre introductif.

Au cours de l’histoire, certains de ces peuples ont été à la tête d’empires très étendus, puis quelque peu éteints pour renaître comme États-Nations, d’autres encore n’ont survécu essentiellement que comme diasporas. Le rapport des diasporas à l’État nation est décrit avec finesse, sans omettre les tensions qui peuvent exister.

L’aspect théorique de l’ouvrage est au demeurant relativement secondaire par rapport aux rappels historiques. On trouvera peu de démonstration de l’utilité de cette dénomination commune qui mêle grecs et chinois, ni de ce qu’elle apporte vraiment à la lecture ou à la compréhension des processus historiques.

En revanche, l’étudiant ou le simple lecteur curieux des civilisations y trouvera un survol historique à la fois complet et synthétique de l’histoire des civilisations sélectionnées et il lui sera précieux de pouvoir survoler toutes les métamorphoses de la Perse, les flux et reflux des confins chinois ou l’aventure souvent tragique du peuple arménien.

Sans doute sur des matières encore sensibles, comme la question arménienne ou la question juive, des lecteurs sourcilleux pourront trouver à redire à certains raccourcis mineurs ou à certaines sources controversées (Shlomo Sand pour l’histoire du peuple juif), mais cela n’enlève rien à l’utilité de cet ouvrage pour qui voudrait parcourir l’histoire des civilisations sur une longue période.