Auteur | Leonor Lourenço de Abreu & Ana Maria Bicalho (dir.) |
Editeur | Peter Lang |
Date | 2018 |
Pages | 258 |
Sujets | Littérature francophone Histoire et critique Littérature française Histoire et critique Brésil Dans la littérature |
Cote | 62.499 |
Comme nul ne l’ignore, l’éditeur suisse Peter Lang, souvent imprimé en Allemagne, se consacre entre autres et assidument, aux diverses facettes de la francophonie.Il fut également spécialisé dans les publications de thèse. Donc, qualificatif rapide, éditeur universitaire.
Dans le cas de l’ouvrage sous revue, la bibliographie des deux directrices est, à tout le moins, limitée. Ceci n’est pas indiqué de façon péjorative, mais bien pour relever que l’éditeur poursuit ici sa vocation universitaire.
En revanche, dans un prologue intitulé «Asymétries d’imaginaire », Marc Quaghebeur, le Belge signataire, est bien connu pour ses engagements francophones, sa bibliographie et ses activités en témoignent : poète, essayiste, spécialiste de l’Afrique centrale francophone, président de l’Association européennes des études francophones et parrain incontestable de l’ouvrage sous revue.
En quoi consiste cette « asymétrie » ? Elle résulte de nombreux malentendus, telle la prétention des USA à représenter toutes les Amériques, y englobant l’Amérique latine. Ou encore les relations anciennes et catholiques à travers lesquelles le Vieux Continent fantasme cette Amérique latine en en faisant le haut lieu « d’une image d’étrangeté baroque ». Et de citer pour la France la renommée de Jorge Amado, signal fort d’une spécificité ressentie du Brésil, par les Français, contrairement à la perception qu’ils ont des autres sud-américains
On s’interrogera sur la formule du titre de l’ouvrage sous revue. De quelles « reconstructions », de quels « imaginaires » s’agit-il ? NB : le lecteur doit se rappeler que cet ouvrage a été publié en 2018, il n’est pas sûr qu’il pourrait être écrit, en 2019, de la même façon. On ne commentera évidemment pas les raisons de cette remarque mais il est cependant probable que sur le fond, rien n’ait réellement changé quant aux « imaginaires littéraires français et francophones ».
Sous cette mince réserve, la table des matières répond partiellement aux questions sur les « reconstructions ».
Elle traite tout d’abord du « système français de traduction ». Après avoir compulsé plusieurs dictionnaires (le Larousse par exemple) ou encyclopédies (l’Encyclopaedia Universalis), l’une des contributrices s’intéresse tout d’abord à « la fabrique du canon de la littérature brésilienne traduite en France ». Une autre contributrice s’intéresse ensuite aux «réflexions autour des inégalités littéraires », celles de la «littérature brésilienne traduite en France au XXIe siècle ».
Une troisième contributrice conclut la seconde partie de l’ouvrage (« Une vieille hantise française en traitant de « vieilles idées à la recherche d’un nouveau monde ». On l’aura bien compris, au lieu de « reconstructions », il pourrait s’agir de « constructions » françaises (ou francophones) dans « les imaginaires littéraires ».
Une troisième partie « Domaine romanesque français » traite non plus de « l’imaginaire littéraire » au sein duquel sont perçues la ou les littératures brésiliennes, mais plutôt de personnages plus ou moins brésiliens tels que traités par des romanciers français (sont notamment cités des ouvrages de Grainville, Mauriac, Gary, Rufin…).
Une douzaine de contributeurs, y compris les deux directrices et Marc Quaghebeur, ont participé à l’ouvrage sous revue. Comme il est souvent le cas dans un ouvrage collectif, les contributions des un(e)s et des autres constituent autant de courtes monographies qui ne prétendent pas épuiser le sujet. C’est ainsi que le lecteur curieux et intéressé parcourera cet assez mince volume. Son appareil critique est de bonne qualité. On regrettera seulement que des précisions n’aient pas été apportées par les deux co-directrices sur les choix des thèmes de ces courtes monographies. Remarque mineure qui ne doit pas décourager le lecteur d’une lecture attentive.
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