La découverte de l'Arabie par les Français : anthologie de textes sur Djeddah, 1697-1939

Recension rédigée par Jean Nemo


Comme l’indique sans ambiguïté son titre, l’ouvrage sous revue est une anthologie. Son auteur intervient néanmoins dans une première partie de presque une cinquantaine de pages, intitulée « Présentation », pour expliciter sa méthodologie et ses choix. Il intervient également en tête de chaque présentation d’auteurs, expliquant le contexte historique de Djeddah et de l’auteur cité pour l’époque. Donc, une anthologie très explicative pour le lecteur qui n’aurait que des souvenirs d’homme cultivé sur cette « découverte de l’Arabie». Son préfacier, Philippe Pétriat, après avoir rappelé les « 208 extraits sélectionnés » précise qu’il s’agit ici de « …l’histoire d’une passion orientaliste qui dure depuis plus de deux siècles et qui en dit long sur le rapport de la France avec l’Arabie… ». Auteur et préfacier sont des arabisants reconnus. Le premier a été en poste diplomatique avant de se reconvertir dans le monde universitaire suite à une thèse sur le Sahara et le Sahel. Il a également publié, entre autres, « Le monde arabe dans les albums de Tintin ». Le second, maître de conférences à la Sorbonne, s’est principalement intéressé au monde arabe après la domination ottomane et à la péninsule arabique.

Comme toute anthologie, celle-ci se parcourt avec intérêt, grâce notamment aux commentaires de l’auteur. Le rédacteur de la présente note de lecture n’est pas suffisamment familier des écrits de cette période 1697-1939 pour juger de ses choix anthologiques, ils lui paraissent cependant plus que raisonnablement judicieux. Le lecteur de toute anthologie a le choix : ou bien il suit l’auteur page à page, ou bien il va de ci de là en fonction de ce qui l’intéresse. Prévenons-le cependant : ce volumineux ouvrage (presque 800 pages) doit être posé sur un bureau et être éventuellement accompagné d’un carnet de notes.

Au-delà de ces considérations matérielles, ce lecteur dit « éclairé » ne perdra pas son temps, en feuilletant l’ouvrage. Ou, mieux, en s’emparant des textes et des riches commentaires qui les accompagnent. Car quelques cartes et illustrations permettent des retours en arrière dans le temps. Mais surtout parce que l’appareil critique est bien construit (bibliographie, table chronologique des auteurs, table alphabétique desdits auteurs, index divers…).