À la découverte de la Louisiane : le dernier voyage de Cavelier de la Salle en quête du Mississipi (1684-1688)

            La première édition du dernier voyage fait par le rouennais Robert Cavelier de la Salle est datée de 1713. L’édition que présente et commente savamment P. Collonge est la seconde !

            Cette publication, bien conçue,  redonne à une incroyable aventure maritime et terrestre de la presque fin du Grand Siècle une actualité attractive, en harmonie avec les passions touristiques des croisières de notre temps et avec l’attirance pour des voyages et séjours dans les « extrêmes », survivants,  de la nature.

            Les commentaires donnés en notes, les intitulés descriptifs des chapitres, chronologiquement ordonnés, rendent facile la lecture de ce « journal » initialement manuscrit  qu’un archiviste parisien, P. Margry, redécouvrit, au XIX^e siècle, aux Archives nationales de France.

            De ce récit d’histoire, on retiendra bien sûr cette quête tant espérée mais restée vaine de l’embouchure du Mississipi, ce fleuve des « grandes eaux » en termes indiens d’alors.
R. Cavelier de la Salle l’avait découvert et descendu jusqu’à son embouchure dès 1682, créant du Canada au golfe du Mexique un immense territoire de conquête, au nom du Roi de France et qu’il baptisa Louisiane en son honneur.

            Cependant, les rapports avec les « Sauvages » comme l’on appelait alors les hommes des forêts, par opposition aux « civilisés » prennent un relief singulièrement expressif  dans le contexte politique, sociologique, anthropologique de nos sociétés ballotées par des vents contraires, parfois plongées dans de terribles tempêtes. Alors que débutent les célébrations du Tricentenaire de la fondation de la Nouvelle-Orléans, l’histoire de la France en terre américaine se révèle savoureuse dans toute son ampleur.