Les Goums marocains pendant la Seconde guerre mondiale, 1941-1945

Auteur Paul Gaujac
Editeur L'Esprit du temps
Date 2021
Pages 207
Sujets Guerre mondiale (1939-1945)
Histoire des unités

France
Cote In-4 2144 (Delafosse)
Recension rédigée par François Besson


Au travers de ce livre passionnant, illustré de photos et d’impressions personnelles prises sur le vif, l’auteur retrace l’épopée des goums marocains pendant la deuxième guerre mondiale.

Il commence par mettre en valeur les qualités guerrières des Goumiers et la crainte qu’ils inspirent chez leurs adversaires.

Hauts en couleurs dans leurs accoutrements qui tranchent avec l’uniformité des autres formations, ils sont disciplinés, rustiques, audacieux, agressifs, avec les qualités innées des montagnards berbères du Moyen-Atlas. Ils sont commandés par les officiers des Affaires Indigènes arborant fièrement le képi bleu ciel. Regroupés dans des Tabors, ils participent glorieusement à tous les combats, allant de la Tunisie à l’Allemagne en passant par l’Italie et la campagne de France.

Grâce à l’action énergique de leur chef, le futur Général Guillaume, ils reçoivent des équipements américains. Une réorganisation des Tabors associée à un entrainement intensif va les rendre opérationnels. Fort de l’assentiment américain, le Général Juin, commandant le corps expéditionnaire, les engage brillamment en Sicile en tant qu’unité exclusivement composée de goums, comme le voulait leur chef.

Puis ce sera la libération de la Corse avec des troupes purement nationales bénéficiant de l’aide de la Résistance et profitant du retournement des troupes italiennes contre les Allemands.

Parallèlement, en 1943, avec l’arrivée de l’hiver, les combats dans les Abruzzes engagent les tabors. Leurs qualités guerrières se sont confirmées en Corse. Mais concernant leur emploi, il s’avère qu’il ne faut pas les dissocier et que l’unité tactique est le tabor.

Avec l’arrivée de nouveaux renforts et pour faire face aux rigueurs de l’hiver, les paquetages sont complétés et réadaptés. Leurs mulets sont l’objet de soins particuliers.

De nombreux combats se déroulent dans des conditions très dures avec pluie et neige, entrainant de nombreux blessés et affectant le moral. Le commandement réagit en faisant améliorer l’ordinaire, distribuer de nouvelles tenues. Ainsi, les goumiers vont s’aguerrir et s’adapter à la guerre moderne.

C’est sous les ordres de leur commandant que les tabors ont le meilleur rendement.

Le Corps Expéditionnaire Français renforcé se prépare pour la première offensive sur Cassino. La campagne d’Italie se poursuit au printemps 1944 avec l’arrivée de nouvelles unités réclamées par le général Juin. Après de durs combats dans le secteur du Garigliano, une région difficile, la bataille s’achève, permettant la poursuite sur Rome.

Avec de nombreux détails sur la progression des unités à des altitudes de 1000 à 1500 mètres, l’auteur insiste sur l’épuisement des unités car l’ennemi n’est plus le froid, la neige et la boue mais la chaleur.


Après Rome, les goumiers continuent leur progression malgré une défense acharnée des Allemands qui n’empêche pas la prise de Sienne. La campagne d’Italie s’achève pour les goums. Parallèlement, l’ile d’Elbe est conquise le 14 Octobre 1943 et les tabors de Corse participeront, eux aussi, à la conquête de l’ile d’Elbe.

La bataille de Provence ne peut être engagée sans renforts, rééquipements, réorganisation d’emploi mais aussi mesures disciplinaires pour empêcher tout mauvais comportement vis-à-vis des civils. Fort de 6.000 goumiers et leurs 1.200 mulets, c’est le départ de Corse et l’arrivée à Cavalaire.

En route pour Marseille, accueillis par une foule en liesse, un regroupement tactique permet l’encerclement de la ville. En dépit de résistances sporadiques des Allemands, le 28 Août, la ville est prise et un important défilé montre la joie populaire.

Mais les opérations continuent vers l’Alsace d’Août 1944 à Janvier 1945. Sur leur parcours vers les Vosges, ils réduisent des résistances ennemies, parfois aidés par des FFI, mais ils retrouvent pluie et neige qui influent sur leur moral, surtout en situation défensive ou dans les combats sous les bois. Les Vosges sont un calvaire pour ces hommes fatigués.

La lassitude est générale et il faut faire face à des problèmes d’encadrement et de logistique. La plaine d’Alsace est atteinte en Février 1945. Entre des séances d’instruction, une pause permet la remise en condition.

Dès le mois de Mars, la progression reprend avec la traversée de champs de mines, la réduction de quelques résistances et les goumiers radieux entrent en Allemagne.

L’avance se poursuit en faisant un grand nombre de prisonniers et le dernier pan de la défense allemande en Forêt Noire s’effondre. Des renforts arrivent pour une dernière étape vers l’Autriche. Le 14 Juillet 1945, les Goums défilent à Paris, cadres et goumiers bardés de décorations.

A l’issue du conflit, les Goums ont obtenu 34 citations et tous les fanions des groupes sont décorés du Mérite militaire chérifien. Cependant 8.000 officiers, sous-officiers et goumiers ont été tués ou blessés durant ces 4 années de guerre.

De nombreux mémoriaux, monuments et plaques commémoratives rendent hommage aux Goums Marocains.

 


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