Les pionniers des indépendances africaines face à leur destin

Auteur Christian Roche
Editeur l'Harmattan
Date 2021
Pages 260
Sujets Afrique
Autonomie et mouvements indépendantistes

1945-1970
Cote 64.554
Recension rédigée par Jean de La Guérivière


D’un précédent ouvrage de cet auteur, Résister à la conquête française, pays du golfe de Guinée et océan Indien, XIXe siècle (paru avant Résistances africaines aux conquêtes djihadistes et françaises au XIXe siècle, prix Robert-Cornevin 2020 ex-aequo), Jean Nemo a écrit : « À lire pour une entrée en matière, pour le lecteur peu averti de l’histoire franco-africaine. »  Le même jugement s’applique à ce nouvel opus, survol biographique des acteurs, principaux ou secondaires, de la scène politique africaine dans les années qui précédèrent et suivirent immédiatement l’indépendance des colonies françaises.  

Ces pages commencent donc par un bref rappel de la coupure entre territoires ralliés à de Gaulle et restés subordonnés à Vichy pendant la Deuxième Guerre mondiale. Elles se poursuivent, de façon plus détaillée, par la participation des élus africains aux institutions de la IVe République, puis par l’émergence des leaders dans les années 1956-1958, celles de la Loi-cadre. Ensuite sont rappelées, à grands traits, les conduites des pères des indépendances, et de leurs rivaux, pendant l’épisode de la Communauté, pour aboutir aux destins de ceux qui ont durablement assumé le pouvoir.

Résumer un si vaste sujet en deux cent soixante pages ne permet guère des révélations. Quand l’auteur creuse quelque peu, on aimerait parfois plus de précision dans ses sources. L’intéressant et dramatique récit de l’assassinat d’Haïchatou Diori, épouse du président Diori Hamani, lors du putsch d’avril 1974 au Niger, est présenté, en page 170, comme « témoignage de Hado Ramatou Diori Hamani, 10 octobre 2007 ». Témoignage recueilli par l’auteur auprès de la fille de la morte ou puisé quelque part ?

Reste que, tantôt avec nostalgie, tantôt sans regrets excessifs, l’africaniste retrouve ici des personnages trop vite oubliés, de Barthélémy Boganda à Fulbert Youlou, pour s’en tenir, par exemple, à la Centrafrique.

Quelques photos redonnent un visage à ces morts enfuis dans les mémoires.