Auteur | Frédéric Charillon |
Editeur | CNRS |
Date | 2021 |
Pages | 222 |
Sujets | Relations extérieures France 2017-.... |
Cote | 63.749 |
Frédéric Chatillon a déjà codirigé, en 2016, « Les États-Unis dans le monde », indéniable bon précédent !!! Il enseigne en outre à l’Université d’Auvergne.
Après son introduction qui, classiquement, explique la démarche collective des douze contributeurs, il est notamment dit en fin : « Si, à l’inverse, les bouleversements récents agissent comme un choc psychologique et remettent à zéro les compteurs des évolutions géopolitiques des dernières années, alors l’issue de cette séquence pourrait être un rôle réinventé pour la France dans le monde, et pour la Vieille Europe, terre d’innovation et de démocratie ».
En d’autres termes, au milieu d’autres régions géopolitiques du monde, qui suivent leurs propres destinées avec leurs propres logiques, la France a besoin de la « Vieille Europe » pour exister, car actuellement elle s’auto-dénigre en permanence et se reconnaît insatisfaite, « il ne fait aucun doute que la question de la France dans le monde fait sens ». Car plus n’est le temps des Louis XIV ni des de Gaulle, face aux traumatismes allemands (trois fois en moins d’un siècle et demi), à la colonisation faite dans la douleur et le mépris des « races inférieures » et à la décolonisation faite en dépit du recours aux faux-semblants et aux « absurdes répressions ».
Coups de chapeau aux diplomates et autres responsables de la politique étrangère, malgré la « Françafrique » et les grandes écoles américanisées. Le retour à « la famille occidentale » n’est pas forcément le symbole de la « grandeur d’autrefois » de la France.
Suivent, en trois parties, des considérations sur « les facteurs domestiques », « les défis internationaux » et « les instruments et la stratégie de la France ».
Au fil des contributions, il est fait largement état des différents types d’intervention militaire de la France, de ses 1% de la population mondiale sur moins de 0,5 % de la superficie de la planète, soit néanmoins au sixième ou septième rang en fonction de son PIB. C’est la règle du jeu dans un ouvrage collectif. Néanmoins, cela lui permet de figurer « à la table des grandes puissances », sans compter son rôle dans la francophonie.
Mais le monde évolue vite, « Sans grande stratégie, un État ressemble à un « navire démâté » ».
Comme il est de coutume dans un ouvrage collectif qui se veut ambitieux (son titre est à ce point de vue ambigü), les opinions et analyses des douze contributeurs seront sans doute contestées par le lecteur. Il est vrai que la place de la France en Europe et dans le monde ne peut se définir dans un ouvrage de 217 pages !!! Les journaux « sérieux » et les partis politiques ne cessent de prétendre que la France est restée « grande » selon des critères démesurément variables.
Le lecteur cependant trouvera à la lecture de cet opuscule (aucun sens péjoratif à cette formulation) matière à réflexion et à discussion. Comme il est d’usage dans un ouvrage collectif, les contributeurs n’engagent qu’eux-mêmes.
Ce même lecteur pourra sans difficulté (comme l’a fait l’auteur de la présente note de lecture), prendre un grand intérêt à cet opuscule. Il se demandera probablement quel est « le rôle réinventé pour la France ».
Il regrettera sans doute le manque ou l’insuffisance d’appareil critique.