Auteur | Daniel Vaxelaire |
Editeur | Lieu commun |
Date | 1986 |
Pages | 412 |
Sujets | Littérature française contemporaine |
Cote | 32313 |
Romancier et écrivain, Daniel Vaxelaire, grand amoureux de l’océan Indien, s’est établi à La Réunion en 1988. Ses écrits, pour le lectorat adulte et jeunesse, ont majoritairement cette partie du monde comme décor, géographie qu’il a arpentée à de multiples reprises. Ses ouvrages sont l’occasion pour lui d’allier aventure et histoire - vraie ou mythique - et Les Mutins de la liberté en sont à cet égard la parfaite illustration.
En cette fin de XVIIe siècle, la Victoire navigue aux vents de l’océan Indien. Son capitaine, Fourbin, tyrannique et violent, fait consensus contre lui. La colère gronde et le projet - fou - du prêtre défroqué Angelo Caraccioli va plonger le navire dans la mutinerie : fonder, sur la base des idées de Tommaso Campanella, une cité du soleil ; une ville idyllique, propre à la culture de vertus morales, de l’égalité et du partage ; un lieu qui ne serait pas fondé sur la guerre et la mort. Dirigés par Olivier Misson et Fra Caraccioli, les mutins de la Victoire vont tenter, à Madagascar, d’établir cette cité utopique.
Daniel Vaxelaire convoque ici tous les tropes de l’aventure : les tempêtes, les coups de vent, le rhum qui coule à flots, les marins travailleurs et taiseux, les officiers injustes et autoritaires, les combats sabre au clair et les punitions à fond de cale. Le lecteur, par la magie des mots, est vite transporté sur le navire, auprès de ces hommes rugueux qui n’aspirent qu’à un peu plus de respect et de liberté. Libertalia, la ville rêvée, le lieu de tous les espoirs, n’en est que plus belle. Comme les personnages, le lecteur désire et veut croire qu’un tel lieu peut exister.
Libertalia est-elle un mythe ou une réalité ? À l’origine de cette ville pirate égalitaire et pacifique, il y a uniquement deux chapitres d’un ouvrage paru en 1728 par Charles Johnson, History of the Pirates ; aucune autre mention n’existe, ce qui a permis aux historiens de conclure assez rapidement à son caractère purement littéraire. D’autant que le nom de Charles Johnson serait un pseudonyme de Daniel Defoe, dont le Robinson Crusoë est connu de tous.
Depuis, le doute a été définitivement tranché, mais l’idée de Libertalia reste un sujet de fantasme et une belle utopie. En lui donnant une nouvelle voix, Daniel Vaxelaire enflamme de nouveau le mythe et l’imagination des lecteurs. Avec fougue et justesse de ton, l’auteur réanime l’appel du grand large et l’espoir en ce mirage.
Certes, Libertalia n’existe pas et n’a jamais existé, mais qu’il est bon de penser que cela pourrait être le cas.