Attaquer la terre et le soleil : roman

Recension rédigée par Jacques Frémeaux


Ce bref roman historique sur la conquête de l’Algérie fait alterner deux récits : d’abord, celui d’une femme venue avec sa famille dans un des convois amenant les Français destinés à fonder les villages de colonisation ; puis celui d’un soldat participant aux opérations de la conquête. De ces épisodes, qu’on peut situer dans les années 1848, l’écrivain fait un tableau uniformément atroce. Il décrit les souffrances des colons, confrontés à l’hostilité des tribus locales et d’une nature également impitoyable, voués à survivre misérablement ou à mourir sous le sabre des cavaliers arabes ou sous le fléau des épidémies. Il dépeint la sauvagerie des soldats, employés à piller, à massacrer, à violer, à enfumer les populations sous prétexte de les conquérir ou de les civiliser. Rien, de ce monde, n’est à sauver.

L’Algérie n’est qu’une toile de théâtre barbouillée de fumée et de sang, dépourvue de toute notation qui lui donnerait une quelconque personnalité. Les Algériens musulmans ne sont que des barbares, sans aucun trait d’humanité, ni la moindre culture. Le style lui-même, souvent plus proche de l’éructation que de l’imprécation, participe de cette dissolution générale des impressions et des sentiments dans une confusion proche du délire.

Au fond, ce livre fait penser à une phrase de l’ancien ministre Pierre Messmer : « Ce pays me fait horreur ». L’Algérie et les Algériens ne méritaient-ils pas plus et mieux ?