Explorateurs et explorés au Burundi : une vraie fausse rencontre, 1858-1900

Recension rédigée par Michel Bousquet


Cet ouvrage de 330 pages ploie sous le poids d’un long apport d’éruditions (9 pages de bibliographie, rafales de notes de bas de page), 42 pages indigestes aux cartes peu lisibles sur la cartographie et l’hydrologie inter-lacustre.

Le titre lui-même est contestable et les termes explorateur et exploré sont redéfinis en visiteurs-voyageurs et visités. Ces premiers « blancs » succèdent en fait aux Arabes et ne sont pas des découvreurs.

LES VISITEURS : 

 Les 49 « blancs » passant sur les rivages et les pistes du Burundi sont tous frappés par « les forêts de lances » (2.5 à 3m de haut) qui hérissent tous les attroupements et sont émerveillés par les splendeurs des paysages. Ils admirent tous la richesse agro pastorale, la densité démographique et l’excellent état de santé de la population. Ils décrivent tous des personnes de très haute taille, au visage fin, et la beauté des femmes.

LES VISITES :

Ce sont d’abord les riverains du lac « Tanganika » et les paysans de l’Imbo (plaine située entre le lac Kivu et le lac Tanganika) décrits comme de « braves gens », athlétiques et « florissants dans un pays béni ». Puis ils rencontrent les farouches Batutsi des hautes terres.

VRAIE FAUSSE RENCONTRE :

Les visiteurs sont accueillis avec « enthousiasme » en vertu de prophéties annonçant l’arrivée, venant du Nord, d’un Mwami légendaire.

Cependant certains visiteurs tels que Baumann en 1892 qui était précédé d’une colonne de « tirailleurs pillards » se heurtent à une forte résistance guerrière.

QUID DU CLIVAGE HUTUS-TUTSIS :

Les visiteurs n’ont vu que des géants athlétiques et des femmes splendides. L’auteur en conclut que ce clivage est un préjugé, sans vraiment en faire la démonstration.

Dans les planches illustrant les types physiques (dessins ou photographies faits par les visiteurs), les sujets ne se démarquent par aucune différence notable.

Pour moi, à la lecture de ce livre, le problème HUTUS - TUTSIS n’est pas résolu.