L'empire colonial français

Auteur Dimitri Casali, Nicolas Cadet
Editeur Gründ
Date 2015
Pages 207
Sujets France Colonies Histoire Ouvrages illustrés
Cote In-Folio 286
Recension rédigée par Maurice Faivre


            Dans ce magnifique ouvrage de synthèse, Dimitri Casali poursuit son œuvre de mise à jour de l'histoire de France, en refusant toute idée de repentance. Il passe ainsi en revue les deux empires français, à partir du XVIIe siècle en Amérique, Océan indien et Polynésie, et le second Empire de 1830 à 1931. La supériorité technique des Européens les conduit à rechercher des débouchés dans le monde dès le XVIe siècle. Au XVIIe siècle, Colbert s'efforce de rattraper le retard de la France. Au XIXe siècle enfin c'est une idéologie de gauche qui inspire les colonisateurs. Le soleil ne se couche jamais sur un empire de 12 millions de kilomètres carrés, et 50 millions d'habitants.

            Les auteurs ne méconnaissent pas les erreurs et les excès qui ont été commis, tels que l'esclavage, le travail forcé, les violences de la conquête algérienne ou indochinoise, mais il les mettent en relation avec la lutte contre les esclavagistes africains et les conquérants ottomans ou chinois, et avec la contestation de l'ordre colonial au XXe siècle. Aucun territoire ou thème de réflexion n'est oublié : la Louisiane, les Caraïbes, les Mascareignes, l'Egypte, la protection des chrétiens d'Orient, l'œuvre des missionnaires, le loyalisme des troupes coloniales.

            Parmi la dizaine de visionnaires qui se sont attachés à humaniser la conquête, ils retiennent Abd el Kader, Blaise Diagne et Senghor. L'épopée de Jacques Cartier, Champlain, Montcalm, Dupleix, Galliéni, Faidherbe, Mangin, Brazza et Lyautey est mise en valeur, ainsi que l'œuvre sanitaire de Laveran, H.Foley, Calmette et Yersin, et le prodigieux développement des infrastructures (routes et voies ferrées, hôpitaux, ports et aéroports, écoles, barrages et canaux).

            L'histoire s'arrête aux années 30, quand les colonies deviennent un fardeau économique (thèse de J. Marseille et D. Lefeuvre) et où l'on remet en cause l'idéologie humaniste, le mythe du Bon sauvage, la thèse de l'assimilation. La lenteur de la démocratisation des anciennes colonies incite les auteurs à recommander la solidarité en vue du progrès de l'humanité.

            Ce livre devrait être acquis dans toutes les familles où les enfants sont désinformés par des cours d'histoire orientés.

 


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1Professeur à la Flèche