La fonction venimeuse

            Christine Rollard, Jean-Philippe Chippaux et Max Goyffon ont réalisé avec l’appui d’une trentaine de spécialistes de renommée internationale une compilation exhaustive et une analyse très détaillée des venins définis comme des poisons d’origine animale représentant des armes d’attaque ou de défense d’un animal sur une autre espèce, y compris l’homme.

            Les descriptions couvrent l’ensemble du monde animal en le divisant en animaux disposant de la capacité d’injecter leur venin et en animaux utilisant leur venin de manière passive par le biais de sécrétions internes ou externes.

            Tous les dispositifs venimeux sont décrits en détail ainsi que de manière évidemment un peu plus sommaire les comportements individuels ou sociaux des animaux venimeux, en lien avec l’environnement dans lequel ils évoluent.

            Les risques que constituent ces animaux pour l’homme sont évoqués systématiquement, ce qui autorisera très certainement l’ouverture du cercle des lecteurs à un public bien plus large que les spécialistes de ces questions et les biologistes.

            La conduite à tenir en cas d’envenimation de l’homme par les espèces dangereuses les plus répandues (abeilles, guêpes, frelons, méduses, cônes, serpents, scorpions, ..) est évoquée, ce qui renforce l’intérêt de l’ouvrage et son ouverture vers le grand public, d’autant plus que les auteurs ont fait de réels efforts pour utiliser dans tous les chapitres des termes permettant la compréhension de l’ouvrage par des non spécialistes.

            Les auteurs évoquent également l’immense intérêt pour la recherche scientifique, pour la connaissance du vivant et pour les applications bénéfiques pour l’homme et l’environnement  qui en découlent, de l’étude des biomolécules des venins, du fonctionnement des cellules qui les élaborent et du déchiffrage du génome des animaux venimeux.

            Les perspectives de nouvelles stratégies médicales (en complément de celles qui existent déjà) découlant de ces recherches renforcent sans nul doute le grand intérêt de cet ouvrage monumental qui a aussi l’immense mérite d’être écrit en français.