Du touloulou au tololo : le bal paré-masqué, son évolution /

Auteur Aline Belfort
Editeur Ibis rouge
Date 2013
Pages 126
Sujets Carnavals
Guyane

Histoire

Guyane

Moeurs et coutumes
Cote 59.695
Recension rédigée par Jacques Dewatre


De l'Epiphanie au mercredi des cendres, le touloulou, entièrement masqué, est le carnavalier en Guyane. Animé du désir d'être autre, il explose limites et carcans, et donne libre cours à ses fantaisies. Le mercredi des cendres à minuit, tout rentrera dans l'ordre jusqu'à l'année suivante. Durant le carnaval, les vieux et les jeunes, les gros et les minces, les belles et les laiderons sont à égalité sous leurs déguisements, dans une ferveur populaire incontestable. Le déguisement est un signe de libération.

Le masque, pouvoir de domination, fait rire et l'on rit derrière le masque, tout en s'incarnant dans des personnalités multiples et en s'identifiant aux forces démoniaques. Le masque dissimule et simule en même temps: le carnaval nait par le masque. Le carnaval guyanais tire sa spécificité de l'influence de l'Afrique noire, des colons européens, des Caraïbes, sans oublier le Brésil si présent.

Tous les guyanais vivent le carnaval dans un charivari de danses, de musiques, de couleurs et d'alcools dans la joie et la bonne humeur. Le masque et le déguisement chassent les mauvais esprits et exorcisent les démons chez ce peuple si superstitieux. Le touloulou est l'animateur et le trublion qui rythme la fête populaire.

Dans le bal paré-masqué, les femmes déguisées de la tête aux pieds invitent les hommes à danser dans le plus grand secret de leurs déguisements et travestissent leur voix pour ne pas être "démasquées". En dansant la "biguine", on est musicien, on a du soleil en tête, de l'amour au coeur et du rhum un peu partout. Vous en serez convaincu à la lecture du livre d'Aline Belfort, car nulle mieux qu'elle ne vous dévoilera la magie et le mystère du touloulou.