La guerre d'Indochine dans le cinéma français : images d'un trou de mémoire

Recension rédigée par Claude Le Borgne


Delphine Robic-Diaz, universitaire, s’est spécialisée dans l’art cinématographique. Son livre est publié aux Presses Universitaires de Rennes. C’est du sérieux, comme le confirme parfois un jargon déroutant. L’auteur y dénonce un manque : notre guerre d’Indochine a peu inspiré les auteurs.

On les comprend et ce livre l’explique. Guerre perdue certes (toutes nos guerres de décolonisation l’ont été), mais surtout lointaine, menée par des professionnels, premier démembrement de notre empire colonial. Pas de quoi mobiliser les foules spectatrices! Pourtant la filmographie annexée, abondante, paraît contredire la thèse. C’est que Madame Robic-Diaz a ici ratissé très large.

De cette guerre peu vendable, un film nous a offert un tableau d’une poignante vérité : La 317e Section, de Pierre Schoendoerffer, est un pur chef d’œuvre. Il fut projeté à Tananarive lorsque j’y commandais le 2e RPIMa. Je louai la salle un matin et y emmenai tous les paras du régiment.