Auteur | Landry Signé ; [préface de Nicolas van de Walle] |
Editeur | Éditions Karthala |
Date | 2015 |
Pages | 296 |
Sujets | Aide économique 1945-.... Afrique Politique économique 1960-.... Afrique noire Conditions économiques 1960-.... |
Cote | 60.759 |
L’auteur enseigne à Stanford. L’ouvrage est une transcription « grand public » d’une thèse soutenue, sauf erreur, en 2010. Elle a été récompensée en 2011 par un prix de la « meilleure thèse » du Centre d’études et de recherches internationales (CÉRIUM) de l’Université de Montréal. La 4e de couverture est à peu de choses près la reprise du résumé de début d’ouvrage.
L’auteur, s’intéresse à neuf pays d’Afrique subsaharienne francophone.
Il décrit d’abord, à leur propos, en quoi ces pays ont fait preuve d’innovation en matière de « stratégie de développement ». Dans les années 1960 et 1970, l’État reste l’acteur stratégique principal. À partir des années 1980, il se retire du devant de la scène en reconnaissant d’autres acteurs du développement. Puis, à partir des années 2000, il élargit ses perspectives en prenant des initiatives au niveau régional et international (le NEPAD par exemple).
Après avoir ainsi rappelé l’histoire, l’auteur s’intéresse à ce qui constitue sans doute son propos essentiel : le cadre théorique et méthodologique dans lequel elle se situe. Il existerait une approche théorique de « néo institutionnalisme » selon laquelle, sur le plan interne à chaque pays comme au plan régional et international, les pays intégreraient de façon formelle leurs démarches de développement. L’auteur développe tout au long de son ouvrage l’analyse d’une approche qui se veut novatrice et qui mérite donc une étude savante.
Le formalisme, partie prenante d’une certaine institutionnalisation, serait le fruit combiné d’une appropriation interne mais aussi d’une certaine forme d’intervention de l’extérieur (modèles inspirés, voire imposés, par les « bailleurs de fonds », notamment multilatéraux, objectifs du millénaire, le plan d’action de Lagos, autrefois le rapport Berg de la Banque mondiale..).
S’il n’est pas familier de l’Afrique d’aujourd’hui, des problématiques du développement, le lecteur non averti aura du mal à suivre les démonstrations souvent brillantes et bien argumentées de l’auteur. En outre, celui-ci utilise parfois un peu trop un vocabulaire et des tournures de phrases qui peuvent déconcerter. À ce lecteur, conseillons la lecture du court résumé utilement situé au tout début de l’ouvrage (moins d’une page) et proposons-lui la citation du dernier paragraphe : « Ces nouveaux concepts, mi stratégiques, mi idéationnels et mi structurels, expliquent les marges de manœuvre et stratégies qu’utilisent les acteurs africains pour transformer les interactions et contraintes internationales ou régionales en opportunités et innovations politiques, tout comme l’émergence et les transformations de ces innovations sur trois décennies ».
Si ce lecteur se sent plus impliqué dans les problématiques du développement, notamment en Afrique, il ne se contentera pas de ce court résumé et lira l’ouvrage attentivement (l’attention est souvent nécessaire pour suivre les démonstrations..). Il y trouvera matière à discussion et à interrogations. On ne peut à ce sujet qu’adhérer aux conclusions du préfacier, Nicolas Van de Walle, PhD Princeton Ulniversity, « En bref, le professeur Signé a écrit une histoire importante de l’économie politique de l’Afrique francophone pendant une période clé du post colonialisme. Quelques personnes peuvent avoir des opinions différentes : certains lecteurs auraient peut-être souhaité que le livre discute avec davantage de détails des changements de régimes politiques dans ces pays pendant la même période ; d’autres, peut-être auraient préféré une position plus antagoniste vis-à-vis des institutions financières internationales. Quoiqu’il en soit tout le monde aura à confronter les brillants arguments avancés dans ce livre ».
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