Les petits de décembre : roman

Recension rédigée par Jacques Frémeaux


Deux généraux de l’Armée nationale populaire algérienne ont obtenu le droit de bâtir, sur une parcelle inoccupée d’une cité de la banlieue algéroise, deux luxueuses villas. Il se trouve que ce terrain, laissé à l’abandon, constitue le seul espace de jeu des enfants du quartier. Ceux-ci vont tenter de le défendre, contre l’avidité des puissants et la faiblesse, voire la veulerie de leurs aînés. Peuvent-ils réussir ? On a eu un moment l’espoir, bien que la réalité finisse par les rattraper. En tout cas, « les Petits » n’ont pas renoncé à se battre.

Plutôt qu’un roman, il s’agit d’un conte philosophique sur l’Algérie d’aujourd’hui. L’auteur se livre à une critique féroce des hommes de pouvoir, attachés à la jouissance matérielle en dehors de toute conception de l’intérêt et du bien public. Derrière leur façade souvent débonnaire, au-delà du mécanisme ralenti de leurs intelligences rarement employées, se profile l’omniprésence de la police et de l’armée, capables de verrouiller la parole et l’action des opposants selon les méthodes éprouvées de toutes les dictatures. Quel espoir reste-t-il en dehors d’une fuite vers l’utopie ou l’exil ? Le Hirak est-il autre chose qu’un cri de refus ?

C’est toute l’histoire des Algériens d’aujourd’hui.