Auteur | François Bellec |
Editeur | Éditions De Monza : Musée national de la Marine |
Date | 2021 |
Pages | 511 |
Sujets | Histoire maritime France |
Cote | In-Folio 356 |
Au premier regard, on est impressionné devant cet ouvrage aux dimensions imposantes (23,5 - 30cm, 511 pages), et d’emblée émerveillé par la beauté et la richesse des illustrations aux couleurs foisonnantes : paysages, navires, portraits, photographies, ports aussi bien que cartes, peintures marines par temps calme ou tempêtes, portraits de marins ou non, maquettes, graphiques, reliques …
Ce n’est pas, bien sûr, un roman, mais une véritable encyclopédie de marine s’adressant à un public averti et passionné ! Dans son avant-propos, V. Campredon rappelle ce que la Marine et le Musée National doivent au contre-amiral François Bellec qui, après une carrière d’officier de marine entre Pacifique et Océan Indien, dirigea le musée pendant près de vingt ans. Membre de l’Académie de Marine, de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer, de la Société de Géographie, il est aussi peintre officiel de la Marine. Auteur d’une vingtaine d’ouvrages, il n'a pas besoin de glossaire, maniant aussi bien le vocabulaire de la marine, de la voile, de la pêche, des charpentiers que des maquettistes et autres.
Les sujets abordés sont divers. D’abord, l’histoire militaire qui connut des hauts et des bas, et même des tempêtes. L’expansion vers le grand large fut retardée par les guerres de religion. Après Richelieu, Colbert - décrié aujourd’hui - fut très actif à son grand ministère à partir de 1669. Au siècle suivant, Louis XV « manquait cruellement d’ambition maritime … Il n’avait pas compris le poids déterminant des océans dans le destin des nations ». Sous Louis XVI, le ministre A. de Sartine lança « un ambitieux programme de constructions ». Il a suffi de trois courtes années pour que « la marine triomphante lors de la guerre d’Amérique sombrât, dégât collatéral de la Révolution française … ». L’auteur a préféré occulter l’inaction de la Marine sur les côtes prussiennes en 1870 ainsi que le drame de Toulon en 1942.
Parmi les nombreux sujets évoqués, citons les constructions d’arsenaux ou de ports comme Cherbourg, l’art de naviguer et notamment la difficile mise au point de la mesure des longitudes avec le cercle de Borda, les sillomètres, le magnéton … Depuis les portulans, l’art de la cartographie se développa avec l’étude des courants et de l’Océanographie. Tout ceci, grâce aux premiers explorateurs marins tels les J. de Béthencourt, G. de Verrazano, l’armateur J. Ango, J. Cartier …
Le XIXe siècle vit le passage du bois au fer, de la voile à la vapeur, l’apparition des sous-marins, le développement des transatlantiques. La vision de notre globe se modifia grâce aux travaux des peintres marins, au regard des impressionnistes. Le siècle passé a vu de grands changements dans le monde de la mer. Les porte-avions ont supplanté croiseurs et cuirassés. Les bathyscaphes ont permis d’atteindre les profondeurs, les sous-marins nucléaires se font furtifs tandis qu’œuvrent les sociétés de plongée (telle la Comex) permettant le développement de l’archéologie sous-marine. Outre les paquebots, se sont multipliés les super-tankers et les gigantesques porte-conteneurs qui assurent, d’un bout du monde à l’autre, le transport des marchandises. Le tourisme de masse a induit l’essor de la navigation de plaisance (l’Hippocampe !).
Le Musée de la Marine enregistre et conserve les traces de ces tribulations à travers le monde, tribulations que le contre-Amiral Bellec a su, en les faisant resurgir parfois de l’oubli, rappeler de façon précise et circonstanciée, et qu’il a mémorisées dans cette somme érudite magnifiquement illustrée.
Les recensions de l'Académie de Académie des sciences d'outre-mersont mises à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 3.0 non transcrit.
Basé(e) sur une oeuvre à www.academieoutremer.fr.