Auteur | Mamadou Dindé Diallo |
Editeur | L'Harmattan |
Date | 2020 |
Pages | 233 |
Sujets | Presse Colonisation Guinée Vingtième siècle |
Cote | 63.394 |
La bibliothèque de l’ASOM ne dispose en service de presse que du Tome 1 de cet ouvrage qui en comprend trois. Celui-ci traite de la période coloniale proprement dite. La présente note de lecture se limitera donc à ce premier tome.
Comme il est d’usage, on traitera donc de l’auteur puis de ce tome disponible.
Mamadou Tindé Diallo, comme son nom l’indique à tout lecteur quelque peu informé, appartient à une « ethnie » (ce que l’on disait autrefois) répandue dans toute l’Afrique occidentale et notamment en Haute Guinée. Le terme « Diallo » désigne un patronyme Peul.
D’après les informations disponibles, cet auteur est lui-même né en Côte d’Ivoire, à Daloa mais il est cependant de nationalité guinéenne. Après des études secondaires dans son pays de naissance, il décide de rentrer en Guinée, le pays de ses origines. Boursier du gouvernement français, il avait cependant tenté auparavant un doctorat à Toulouse, soutenu en 2013 avec succès. Il semble bien que l’ouvrage sous revue soit une version « grand public » de ladite thèse. Il est actuellement, d’après la 4ème de couverture, maître de conférences en histoire contemporaine et enseignant-chercheur à l’université de Kindia en Guinée.
Venons-en à ce tome 1.
Dans son introduction, l’auteur détaille le plan qu’il a choisi : nous n’en retiendrons que celle relative à l’époque coloniale, les deux autres concernant les époques postcoloniales. Remarquons au passage que les trois tomes forment un ensemble cohérent et qu’une fois encore, il est dommage que l’on ne puisse en parler. Car la recherche sur archives est bien traitée en ce qui concerne l’histoire ancienne (depuis le XVème siècle jusqu’à la période coloniale), bien moins pour les périodes suivantes, ce qui eût permis, à leur propos, quelques considérations intéressantes.
Le présent tome, ne traitant que de la période coloniale, se développe en trois parties : la naissance d’une presse non « indigène », largement entre les mains des missionnaires, jusqu’en 1945 où une certaine « liberté de la presse » permit l’apparition d’une presse anticolonialiste, d’abord régionaliste puis politique, dans ce dernier cas critique évidemment de la colonisation, souvent en relation avec une presse hexagonale de même tonalité.
Ce qui est confirmé dans la conclusion de ce tome, « Nonobstant toutes ces contraintes, la presse guinéenne est à la veille de l’indépendance active et diverse. Cohabitent ainsi les organes de la presse syndicale, les publications de la presse partisane, celles de la presse religieuse, des journaux nationalistes acerbes et tous les titres eux soutenant l’action coloniale ». Malgré l’analphabétisme de la majorité de la population, cette presse diversifiée a sur elle une influence certaine.
Encore une fois, il est dommage que notre bibliothèque ne dispose pas des trois tomes de l’ouvrage, ce qui permettrait des « généralisations », telles des comparaisons avec d’autres pays africains francophones.
Notons pour conclure que l’appareil critique est de bonne qualité, tant en ce qui concerne la cartographie que les illustrations, les index et la bibliographie.
Pour être complet sur cet intéressant tome 1 de l’ouvrage, on notera que dans sa dédicace, l’auteur remercie sa famille (parents, femme et enfants), ses anciens condisciples à l’école de Daloa, ses « relecteurs », ses étudiants…