Auteur | Olivier Rolin |
Editeur | Verdier |
Date | 2025 |
Pages | 88 |
Sujets | Indien, Îles de l'océan Littérature française XXIe siècle Récits de voyages XXIe siècle |
Cote | 69.468 |
Olivier Rolin, né au Sénégal, lauréat du Prix Fémina avec « Port-Soudan », n’a jamais caché son goût de l’outre-mer et des voyages qui a nourri son œuvre abondante et appréciée. « Vers les îles éparses » est le récit d’un court voyage de l’auteur que la Marine Nationale a invité à monter à bord d’un de ses bâtiments qui ravitaille, à partir de la Réunion, les îles éparses aux noms si poétiques (Juan de Nova, Bassas da India…)
Sous la belle plume d’Olivier Rolin, qui enrichit l’ouvrage de pastels réalisés à bord, le lecteur découvre la vie à bord, les escales, les paysages pittoresques, les oiseaux ou les papillons de l’océan Indien. Olivier Rolin a emmené des livres et s’établissent des correspondances entre les livres qu’il a emportés (Lord Jim de Conrad bien sûr) et son aventure de Durban. Surtout, les rêveries de l’auteur l’amènent à évoquer les souvenirs des grands auteurs dont le nom s’impose à son esprit : Pessoa, Giono, Simon Leys, Houellebecq, Kessel qu’il n’aime guère apparemment…).
Les lecteurs sensibles depuis Mac Orlan à la poésie des grands voyages maritimes se régaleront de l’usage du vocabulaire si riche de la Marine et de la vie à bord. On regrettera peut-être que bien qu’invité par la Royale, Olivier Rolin ne cesse de donner l’impression que les officiers et l’équipage appartiennent à un monde qui lui est étranger. L’auteur exprime peut-être un peu trop souvent aussi son complexe d’être un vieil écrivain, au milieu d’un équipage jeune, n’ayant plus l’âge non plus de séduire la gent féminine et dans plusieurs de ses passages, on regrettera que voulant peut-être créer une familiarité avec le lecteur, Olivier Rolin emploie lorsqu’il parle de lui une langue très relâchée qui évoque le rapport de stage d’un adolescent découvrant le voyage en bateau.
Ces passages nuisent un peu à l’unité et à la tenue littéraire globale du récit qui, outre les évocations littéraires, contient dans un style magnifique des descriptions superbes et en particulier une évocation du bleu de la mer de toute beauté. On regrettera cependant qu’à l’inverse par exemple des journaux de voyages d’Ernst Jünger, ces belles descriptions, ces références littéraires ne contiennent guère de pensées profondes qui laissent une trace une fois dissipé le plaisir du style.