RAPPORT D’ACTIVITÉ DE L’ACADÉMIE DES SCIENCES D’OUTRE-MER 2024-2025
RAPPORT D’ACTIVITÉ DE
L’ACADÉMIE DES SCIENCES D’OUTRE-MER 2024-2025
Par Dominique Barjot,
Secrétaire Perpétuel,
Soucieux de poursuivre la modernisation et l’ouverture de notre Académie, en dépit d’une conjoncture très difficile, il a été souhaité que chaque année, au printemps, une séance exceptionnelle puisse permettre de présenter un bilan moral et financier de l’année écoulée et de jeter les bases de l’activité nouvelle sous la forme d’un véritable rapport annuel. Celui-ci s’organise en deux parties :
- Bilan 2024 : une activité pleine et riche, mais une tâche imparfaitement réalisée ;
- Perspectives 2025 : une année de consolidation
1 / BILAN 2024 : UNE ACTIVITÉ PLEIN ET RICHE, MAIS UNE TÂCHE IMPARFAITEMENT RÉALISÉE
2024 a été caractérisée par une activité riche et variée.
1.1/ Une activité riche et variée
Des séances nombreuses, celles statutaires du vendredi, ont été organisée autour du thème « la globalisation et ses limites » :
- Séance 1 : Passation de présidence entre Roland Pourtier, président de l’Académie pour l’année 2023, et Louis Dominici, président pour l’année 2024 (12 janvier 2024) ;
- Séance 2 : Le conflit israélo-palestinien (26 janvier 2024) ;
- Séance 3 : Le Bangladesh (9 février2024) ;
- Séance 4 : Le Trafic illicite des antiquités et des biens culturels (1 mars 2024) ;
- Séance 5 : Vers une fragmentation de l’économie mondiale (15 mars 2024) ;
- Séance 6 : La Corée du Sud et Taïwan : modèle de développement économique, avancées démographiques et enjeux géostratégiques (29 mars 2024) ;
- Séance 7 : Réflexion collective sur la politique de la communication de l’Académie (26 avril 2024) ;
- Séance 8 : L’avenir de la coopération de Défense et de Sécurité française suite à l’évolution des relations entre la France et l’Afrique (17 mai 2024) ;
- Séance 9 : L’Académie des sciences d’outre-mer interpelle le Sommet de la Francophonie (7 juin 2024) ;
- Séance 10 : Les problématiques de l’eau dans un monde globalisé (21 juin 2024) ;
- Séance 11 : Problématiques migratoires : actualités aspects sanitaires et juridiques (5 juillet 2024) ;
- Séance 12 : Le décentrement du regard (4 octobre 2024) ;
- Séance 13 : La zoo-ethno-pharmacognosie (18 octobre 2024) ;
- Séance 14 : Maladies tropicales négligées et vaccinations (8 novembre 2024) ;
- Séance 15 : Les jeunes volontaires pour le développement (15 novembre 2024) ;
- Séance 16 : L’art de la paix (B. Badie) (22 novembre 2024) ;
- Séance 17 : Les États-Unis et l’Afrique dans un système multilatéral (29 novembre 2024) ;
- Séance 18 : La question syrienne : où en est-on aujourd’hui ? (6 décembre 2024)
2024 a vu aussi l’introduction des « Jeudis de la Pérouse ». Cette série d’événements a fait se succéder les séances suivantes :
1- Serval-Barkhane : Capitole ou Roche tarpéienne (D. Castres) ;
3- Demain la Chine : guerre ou paix ? (J. P. Cabestan) ;
4- L’utilisation des références bibliques dans les discours politiques à Madagascar (F. Rajaoson) ;
2- La diplomatie culturelle et religieuse : un rôle crucial (N. Badaoui et alii) ;
5- Fragmentation ou coopération ? le rôle des Banques publiques de développement (R. Rioux) ;
6 – La République démocratique du Congo, une opportunité pour la France trop délaissée ?
7 – Le rapatriement de l’or de la Banque de France à la libération (A. Manas)
S’y sont ajoutées un certain nombre de présentations d’ouvrage :
- Gaston Boyer, l’Africain (J. M. Boyer) ;
- Eugénie Éboué, Portraits d’une combattante (G. Villemot) ;
- 2031, Les batailles de la Présidente (D. Delort) ;
- La politique internationale de la Chine (J. P. Cabestan) ;
- Napoléon III et l’économie (P. Branda et Éric Anceau)
- Les troupes coloniales, une histoire politique et militaire (J. d’Indurain) ;
- La Géorgie à la croisée des cultures (M. Dokhtourichvili et D. Fadda) ;
- Catalogue des manuscrits du Sherif Harar Municipal Museum ;
- Xi Jinping, l’empereur du siècle (É. Meyer) ;
- Deux livres sur les Comores, l’islamisme et l’Océan indien (T. Saïd Omar Hilali) ;
- « Le Paris des Géorgiennes ». La noblesse géorgienne à la Maison Chanel.
L’Académie a aussi multiplié les projets et réalisations partenariales :
- Le scoutisme malgache 1924-2024 (colloque et exposition 18 à 20 mars) ;
- O’Rencontres de la Pérouse : le droit à l’eau (21 mai) ;
- L’Héritage de Mamadou Dia (31 mai), séance extraordinaire organisée avec la Fondation Mamadou Dia de Dakar ;
- Regards croisés sur la culture de l’eau : France-Iran (conférence le 24 septembre) et exposition « Ouvrage hydraulique en Iran » ;
- Colloque « Le 8 novembre 1942 en Afrique du Nord et en périphérie (7-8 novembre 2024) ;
- Exposition « la ligne maritime de la Côte occidentale d’Afrique » ;
- Cérémonie de remise du prix littéraire de la Renaissance française ;
- Partenariat avec l’EMSOME
Un certain nombre de projet ont concerné l’étranger :
- Séminaire « la Chine et l’Afrique » séminaire et numéro spécial des Cahiers de Conflits, sous l’égide du Premier Ministre Makosso de la République du Congo ;
- Partenariat Côte d’Ivoire-ASOM (Ambassade + ASCAD), avec participation au salon de l’Agriculture.
L’Académie des sciences d’outre-mer a organisé aussi un certain nombre de déplacements. Il s’agit d’abord de la visite du Musée de Meaux pour une exposition coorganisée par nous sur « l’Empire colonial dans la Grande guerre » et la visite de la Cité internationale de la langue française (5 juin 2025). A été organisé en outre un déplacement à Fréjus, Saint-Raphaël et au Mont Faron, du premier au 3 octobre 2024, afin de visiter le musée des troupes de Marine et celui du mont Faron autour du débarquement de 1944 en Provence. Outre une mission de dix académiciens au Congo-Brazzaville (du 7 au 11 mai 2024) en vue du séminaire « La Chine et l’Afrique » précité, le Secrétaire perpétuel a été invité au Portugal (congrès de l’European Business History Association de Lisbonne, du 14 au 17 juillet 2024), au Sénégal (du 17 au 22 juillet) et en Chine (Pékin, Baoding, Hangzhou et Guangzhou du 30 octobre au 14 novembre).
1.2/ Un profond renouvellement
L’année 2024 a été marquée par l’arrivée de nouveaux membres du personnel : Cécile Coursiéras-Jaff, en tant que directrice du Cabinet du Secrétaire perpétuel et en remplacement de Tsiory Razafindrabe, devenue chef de Cabinet du directeur de la recherche de l’École Polytechnique, de Laurence Caudroy, adjointe à la directrice de Cabinet travaillant à mi-temps à assurer notre secrétariat, ainsi que trois stagiaire, dont deux rémunérés pour six mois (Ousmane Soro, puis Dariane Marinette) et un gratuit pour deux mois (Tinahy Mateo), qui animent nos réseaux sociaux et aident au bon déroulement technique de nos séances, en appui de Pierre-Yves Belfils.
L’Académie a été frappée une fois encore cette année par le décès de plusieurs de ses membres. Pierre Gény, Secrétaire perpétuel jusqu’en octobre 2023, à peine décédé le 25 décembre 2023, son nom a été donné, rappelons-le à la grande salle de réunion et de lecture du troisième étage. D’autres décès nous ont privés de confrères hautement estimés : Pierre Saliou, membre titulaire de la quatrième section et ancien président de notre compagnie en 2014, Jean-Pierre Soisson, titulaire de la troisième section, Yves-Roland Billecart, titulaire de la deuxième section, Antoine Guerrier de Dumast, membre correspondant de la troisième section, Pierre Coulanges, correspondant de la quatrième section et Frédéric Titinga Pacéré, du Burkina Faso et membre associé.
En revanche, l’Académie a procédé à l’installation de nouveaux membres. Il a été le cas de Yamina Benguigui, membre libre, par Francis Szpiner, membre titulaire de la troisième section, d’Emmanuel Maury, membre libre par Jacques Godfrain, membre libre, de Christian de Boissieu, membre titulaire de la quatrième section par Olivier Stirn, membre libre, de Brigitte Senut, membre titulaire de la quatrième section, par Philippe Taquet, lui aussi titulaire de la quatrième section, de Dominique Delort, membre titulaire de la deuxième section, par Pierre Lang, membre titulaire de la première section.
Enfin, l’ASOM a eu une activité d’édition soutenue : publication du volume 2023 de Mondes et Cultures (950p.), d’un tiré à part de Mondes et Cultures consacré à la Cérémonie du Centenaire le 26 mai 2023 dans le Grand amphithéâtre de la Sorbonne (104p.) ; Catalogue des manuscrits de Shérif Hatar Municipal Museum, coédité par l’Académie des sciences d’outre-mer et les Éditions Geuthner (dir. B. Delmas), 340p. ; Madagascar, la France et l’Océan Indien (D. Barjot, J.M. Amat-Roze et J. F. Klein, Paris. Hémisphère, 596p. L’année 2024 a donc été fort active.
2 / PERSPECTIVES 2025 : UNE ANNÉE DE CONSOLIDATION
Après les grandes réalisations de 2023, année du Centenaire, 2024 a été une année d’impulsion découlant de l’installation d’un nouveau Secrétaire perpétuel. 2025 devrait marquer un retour à des ambitions plus modestes.
2.1 / Un contexte budgétaire plus contraignant
Même si le Projet de Loi de Finance a été définitivement adopté par le Sénat de la République le jeudi 6 février et a ouvert la voie à la publication, le 14 février suivant, de la Loi de Finances pour 2025, le contexte budgétaire incite à la plus grande prudence. Notre Académie est, rappelons-le, un établissement public administratif, tirant l’essentiel de son financement de son ministère de tutelle, à savoir le ministère chargé de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Or notre établissement doit tenir compte d’un héritage difficile. L’exercice comptable 2023 s’est traduit par un déficit important, s’élevant à – 140 000 €, dont -109 000 € incombant à la seule cérémonie du 26 mai 2023, et couvert pour l’occasion par un don d’environ 100 000 € du Président sénégalais Macky Sall, membre associé depuis 2016. La répétition d’un déficit d’exploitation a été évitée de justesse en 2024, grâce au report sur 2025 d’une partie des dépenses de 2024.
Or l’année 2025 s’avère particulièrement difficile. La crise politique a conduit à ce que nous ayons fonctionné, en janvier et février 2025, sur l’hypothèse d’une limitation de notre budget à 25% de son niveau de 2024. Cette limitation a disparu avec le vote récent de la Loi de Finances 2025. Nous restons cependant exposés à une double menace : celle d’une réduction de 2,5% du montant de notre budget 2024 en 2025 et celle d’un prélèvement de l’État sur nos réserves, celles-là même qui nous ont permis de traverser sans perte comptable effective l’année 2023. Il convient, dans ce contexte, d’ajouter que nos relations avec la tutelle demeurent insuffisantes. Il ne nous a jamais été possible de rencontrer Madame Sylvie Retailleau. En revanche, nous avons pu établir d’excellentes relations avec le Recteur de Paris, Christophe Kerrero, malheureusement démissionnaire en février 2024. De même nous avions eu un réel espoir, du 5 septembre au 13 décembre 2024, avec la nomination à l’Enseignement Supérieur et à la Recherche, en tant que ministre de plein exercice du gouvernement Barnier, de Patrick Hetzel, bien connu de nombre d’entre nous. Il n’a malheureusement pas été reconduit dans ses fonctions par le gouvernement Bayrou, sans doute parce que l’Enseignement Supérieur et la Recherche ont été ramené au rang de ministère délégué. De fait l’actuel ministre délégué, Philippe Baptiste, est plus étroitement contrôlé par l’Éducation nationale, elle-même confiée à Élisabeth Borne. Indépendamment des personnes, ce passage d’un ministère de plein exercice à un ministère délégué n’est pas nécessairement une bonne nouvelle.
Un autre facteur d’inquiétude réside dans notre fragilité financière structurelle. En 2024, notre budget s’élevait à 399 073 €, constitué de nos recettes historiques ordinaires (dotations d’État et recettes propres) soit au total 276 073€, et d’une action spécifique accordée lors de la négociation de notre contrat quinquennal (2021-2026). D’un montant de 123 000€, cette action spécifique nous a été accordée en compensation de la perte du loyer du notre troisième étage. En 2025, nous avons déjà reçu notre dotation pour charge de service public, soit 228 000€, à laquelle s’est ajoutée, avec un délai d’un mois, la reconduction de notre action spécifique d’un montant de 123 000€. Nous disposons donc en l’état actuel de 351 000€. Il pourrait donc nous manquer 48 073€, hors financements attendu de l’ABES ‘Agence Bibliographique de l’Enseignement supérieur) et fonds propres de l’ASOM.
Nous avons cependant des sources supplémentaires de préoccupation. En premier lieu, l’entretien de l’immeuble induit de nombreux coût (humidité, liée notamment à l’évacuation des eaux de pluies, présences de nuisibles, blattes en particulier, d’où la nécessité de traitements spécifiques fonctionnement des réseaux internet et intranet, nécessaires opérations de maintenance électronique et de l’ascenseur, insuffisance de note dispositif d’aération, plus récemment fuites apparues sur notre toiture ayant nécessité une intervention d’urgence). À cela s’ajoutent des pratiques commodes mais coûteuses (réservations de l’Aéroclub non honorées, et payées par l’Académie en su et place des académiciens n’ayant pas fait part ou pas fait part assez tôt de leurs … retards mais à rembourser l’ASOM de ses avances aux académiciens, surcoûts de la journée Francophonie, en raison d’un trop grand nombre d’invités soit 2 600€).
Afin de consolider la situation financière de l’Académie, il convient de chercher de nouvelles sources de financement. La première réside dans la nécessaire réactualisation de la contribution volontaire de 150 à 250€ (ce qui ne l’avait jamais été depuis dix ans au moins) et la création d’une double contribution donateur (plus de 250€ à 1 000€) et bienfaiteur (plus de 1 000€). La deuxième consiste dans le passage au numérique de Mondes et Cultures et de l’Annuaire, afin d’économiser sur les frais d’impression. Il nous faut également préparer une revalorisation de notre contrat quinquennal. Y parvenir requiert trois conditions :
1. accroître fortement nos efforts pour accueillir les étudiants (post-docs, doctorants, mastérants étrangers et français, notamment originaire de l’outre-mer) ;
2. développer nos activités scientifiques (ANR autour des fonds CHEAM par exemple) ;
3. une négociation préparée assez tôt et de la manière la plus rigoureuse.
2.2 / Une activité mieux encadrée
Le programme 2025 devrait être plus léger, même si l’Académie des sciences d’outre-mer fait l’objet de très nombreuses sollicitations. Nos séances statutaires du vendredi après-midi seront toujours au nombre de 18 autour d’un nouveau thème structurant « La reconfiguration de l’ordre international », proposé et porté par Madame Christine Desouches, Président de l’Académie pour 2025. Après une séance 1 consacrée à la passation de présidence, les suivantes concerneront les thèmes suivants :
1. Séance 2 : Présentation du livre de Pierre Jacquemot « Se nourrir, le défi de l’Afrique, Karthala, 2024 et installation de ce dernier par Étienne Giros tous deux membres libres. (31 janvier 2025)
2. Séance 3 : One Health : quels enjeux, quels défis, les leçons des dernières pandémies organisées par Jean-Philippe Chippaux (7 mars 2025)
3. Séance 4 : Journée d’étude « repenser la valorisation des patrimoines africains et la coopération muséale » coordonnée Caroline Gaultier-Kurhan (membre libre) et Christine Desouches (21 mars 2025)
4. Séance 5 : Lyautey organisée par Daniel Jouanneau (28 mars 2025)
5. Séance 6 : Les défis de la Méditerranée au XXIe siècle organisée par Jean-Louis Oliver (4 avril 2025)
6. Séance 7 : La lutte contre la faim aujourd’hui par Louis Dominici (11 avril 2025)
7. Séance 8 : Géorgie, Liban et Arménie organisée par Gérard Dédéyan (16 mai 2025)
8. Séance 9 : Journée d’étude « le Sud global » co-organisée par les sections 2, 3 et 5 (20 juin 2025)
9. Séance 10 : Le Pacifique coordonnée par Jean Pierre Vidon (27 juin 2025)
10. Séance 11 : La Francophonie organisée par la section 3 (4 juillet 2025)
11. Séance 12 : La démographie : son impact sur les relations Nord-Sud organisée par Roland Pourtier (26 septembre 2025)
12. Séance 13 : L’Afrique australe organisée par Marc Aicardi de Saint-Paul (3 octobre 2025
13. Séance 14 : Les reconfigurations en matière de stratégie militaire organisée par Pierre Lang (10 octobre 2025)
14. Séance 15 : Modes de pensée traditionnels et modernité organisée par Anne Fournier (7 novembre 2025)
15 Séance 16 : Journée « autour du Professeur Gérard Conac : État de droit et démocratie » organisée par Jean du Bois de Gaudusson, Christine Desouches et Michel Boyon (21 novembre 2025)
16 Séance 17 : 33 ans après, le point sur les trois conventions du sommet de Rio coordonnée par Christian Valentin (5 décembre 2025)
17. Séance 18 ; Prix de l’Académie des sciences d’outre-mer (19 décembre 2025)
Le programme demeure diversifié mais selon une approche resserrée. L’Académie poursuivra sa politique de partenariats : rencontres de l’Outre-mer (Le Point), les relations franco-ivoiriennes (avec l’ambassade de Côte d’Ivoire, l’ASCAD, l’AFD et l’ASOM), faire la paix avec l’eau (Académie de l’eau, Société hydrotechnique de France, ASOM). Elle organisera, le 4 décembre prochain une séance exceptionnelle autour de la réception à l’Académie du Roi du Cambodge. Les Jeudis de la Pérouse seront organisés une fois par trimestre seulement autour des thématiques suivantes : réalités de la décolonisation française, Conférence sur les Océans (Olivier Poivre d’Arvor, section 2) ou les Comores et Mayotte (section 5). S’y ajoutera un important colloque organisé par la section 1, sous l’impulsion de Jacques Frémeaux, « Disparaître en temps de guerre » (les 28 et 29 avril 2025).
L’Académie des Sciences d’outre-mer souhaite renforcer son rayonnement scientifique à l’international. C’est pourquoi elle accueillera le 10 mars 2025 une conférence préparatoire au Congrès internationale d’histoire des sciences qui se tiendra à Dunedin, dans l’île du Sud de la Nouvelle-Zélande (29 juillet – 5 août 2025). Notre Académie y organise une session commune avec l’Académie Internationale d’histoire de science et l’Union académique internationale sur le thème « Les représentations de la nature dans les sociétés de tradition orale ». De même nous participerons au Congés international de l’European Business History Association de Bruxelles sur le thème « Les entreprises et les défis du développement soutenable » (26-27 juin 2025), et à celui de l’International Economic History Association de Lund portant sur ‘Les défis de l’égalité et de la soutenabilité » (28 juillet- 1er août 2025). Il convient d’y ajouter le colloque « La France et la Corée histoire d’une relation quasi-séculaire trop méconnue », à tenir à Incheon, en Corée du Sud. D. Barjot y présentera une communication sur « Louis Marin et la défense de l’indépendance de la Corée », c’est-à-dire sur l’un des fondateurs de notre Académie.
Notre politique deviendra plus sélective avec pour objectif une montée en gamme scientifique. En effet Mondes et Cultures deviendra une véritable revue scientifique comportant désormais trois numéros annuels et numériques, sauf exceptions. Elle s’appuiera sur l’organisation requise pour ce statut de revue à comité de lecture, ce qu’elle ambitionne de devenir. Elle s’articulera autour de deux parties : 6 à 8 articles scientifiques en moyenne, d’une part, de l’autre des rubriques organisées en deux volets (actualités de l’Académie, nouvelles de la Bibliothèque). Les articles seront l’objet au préalable d’une double évaluation anonyme (un évaluateur membre de l’Académie, un autre extérieur). La revue bénéficiera d’une organisation ad hoc, par ailleurs classique : une équipe de rédaction, dirigée par le Secrétaire perpétuel et constituée de trois secrétaires de rédaction et trois secrétaires de rédactions adjoints ; un comité de rédaction se réunissant tous les trois mois (le Secrétaire perpétuel, les trois secrétaires de rédaction, le président et le vice-président de l’ASOM pour l’année concernée) et des membres coopter (cinq académiciens ayant souhaité tenter l’expérience d’une revue rénovée) ; un conseil scientifique paritaire, composé de douze membres (un représentant de chacune des cinq sections et un pour les membres libres, six personnalités scientifiques extérieures) ; un comité de lecture de trente membres (dont 50% d’académiciens et 50% de d’extérieurs). Il est à noter que le numéro 1 de 2024 sortira aux environs du premier avril, le numéro 2 en juillet, le numéro 3 en octobre ou novembre). L’objectif visé sera d’arriver par étapes à ce que deux numéros sur trois sortent dans l’année, le dernier paraissant au plus tard en février.
Cette politique de publication demeurera diversifiée : organisation des Quatrièmes entretiens d’outre-mer (en 2026-2027), poursuite des Fontes Africanae Historiae, réalisation d’un Annuaires numérique, multiplication des partenariats (« La Chine et l’Afrique », numéro spécial des Cahiers de Conflits, collaboration avec les revue Entreprises et Histoire, Revue française d’histoire économique, ainsi qu’avec le Comité des travaux historiques et scientifiques. Elle s’accompagnera d’une politique de communication améliorée : multiplication des contacts avec les journalistes (Le Point, L’Express, Telesud, France Culture, Arte, etc.) et des actions de relations publiques (Ministères de tutelle et de l’Outre-mer, UNESCO, EFEO, BULAC, etc.), de renforcement de notre politique de présence sur les réseaux sociaux (Linkedin, Facebook, TikTok, la préférence allant à un désengagement d’X). Quant à notre site Web, il n’est pas envisageable de le refondre avant 2026. En attendant, le choix retenu est de le faire évoluer de manière incrémentale.
Il nous faudra renforcer notre politique de partenariat : universités chinoises, au travers de l’Institut Franco-chinois, ICP de Paris, EFEO, BULAC, Musée du Quai Branly, INALCO, ASCAD (Côte d’Ivoire), Académie nationale Malgache, Sénégal (Université de Cheikh Anta Diop et de Bambey). Parallèlement l’année 2025devrait voir une réforme radicale de la Société des amis, sous la présidence de J. L. Oliver. La SDA doit en effet réaliser pleinement ses trois missions : promouvoir le rayonnement de l’ASOM, aider à ses publications, ce qui n’a pas vraiment été réalisé, alors que les besoins de l’Académie sont considérables, si elle veut pouvoir se faire reconnaitre comme une institution à vocation de recherche ; financer son équipement. Cette réforme de la SDA doit aussi s’accompagner d’une clôture de SciencesDev, devenue une structure morte.
Enfin, notre volonté de pouvoir bénéficier avec succès d’une évaluation de nos activités scientifiques par le Haut Conseil de l’évaluation supérieur (HCERES) implique d’impulser une politique de recrutement plus exigeante, notamment des personnalités les plus éminentes possibles. Il s’agit aussi de renforcer l’implication des académiciens dans la vie de l’Académie, à travers ses sections, Mondes et Cultures, en organisant des séances, en rédigeant des recensions d’ouvrages, en s’impliquant dans les commissions. Enfin, il est souhaitable de renouveler et de renforcer le corps de nos associés : l’installation du roi du Cambodge ouvre la voie à d’autres élections, du plus haut niveau possible, dans l’intérêt de notre institution.
Dominique Barjot
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